Enseignement religieux à l’école, présence de l’Eglise lors des événements officiel, rites autour de la mort. En Valais, la tradition catholique a implanté la religion. Un contexte prospère pour les protestants.
Croix aux environs de la cabane de Tracuit, 3528 m, val d'Anniviers, Valais
«Le Valais est encore très christianisé par rapport à d’autres cantons suisses. Par exemple, l’Eglise participe à chaque événement officiel», explique le pasteur Gilles Cavin, vice-président du conseil synodal de l’Eglise réformée évangélique valaisanne (EREV). «Et il y a aussi les rites! Des réformés venus dans des cantons catholiques sont frappés par la persistance de ceux qui entourent par exemple la mort. En outre, dans les cantons catholiques, nombreux sont les rappels du sacré dans l'espace public: croix, statues, oratoires marquent le paysage», souligne l’historien Jean-François Mayer, rédacteur en chef de Religioscope.
De tradition catholique, le Valais a modifié sa constitution en 1974 pour établir une parité avec l’Eglise réformée. «Cette égalité de traitement nous aide. Nous bénéficions des combats tracés par l’Eglise catholique au niveau politique, notamment par le Parti démocrate-chrétien (PDC)», précise Gilles Cavin. «Par exemple sur la question de l'enseignement religieux proposé en classe. L’Eglise catholique sait que c'est quelque chose qu'il ne faut pas perdre, car il n'y aurait pas de retour en arrière. C'est important, car la crise de l'appartenance que nous traversons actuellement est en bonne partie une crise de la transmission de la foi aux nouvelles générations», ajoute Jean-François Mayer.
Eglise d’immigrés des cantons de Genève, Vaud, Berne ou encore Zurich, l’EREV bien que minoritaire est en perpétuelle augmentation. «Avec la pénurie de logements sur l’arc lémanique, de plus en plus de gens viennent s’installer en Valais. Mais le fait d’être minoritaire renforce notre identité, on se serre les coudes. L’esprit dans les paroisses est davantage familial que dans certains cantons protestants», relève Gilles Cavin, pasteur de la paroisse de Sierre. «Et financièrement, les communes sont astreintes d’assurer les ressources du côté catholique comme protestant, donc nous sommes privilégiés».