Nicolas Bringolf et Pierre_Henri Mohlingen
Austère. L’adjectif suit comme son ombre l’ensemble des protestants. Il s’apparente même à un jugement. Mythe, réalité, qu’en est-il réellement?
Le cliché a beau être surfait, l’austérité protestante n’est pas un mythe. Mais ce constat doit être nuancé. Les protestants ont toujours eu la faculté de se réjouir, de faire la fête. Leurs manifestations restent cependant contenues, confrontés qu’ils sont à l’exigence de droiture et de rigueur morale.
Le fait que Luther et Calvin aient vécu des temps difficiles explique cette réalité. L’austérité est plus en lien avec Calvin, qui a toujours été d’une santé fragile. Ce paramètre a sûrement interféré sur sa façon de vivre les choses et marqué sa pensée religieuse. Luther, lui, était un bon vivant qui narrait plein d’histoires (cf. son ouvrage «Propos de table»).
Dès lors, même si la découverte de l’Evangile s’avère pour eux source de libération, de joie et de bonheur, elle survient dans des périodes où priment l’hostilité de leurs contemporains et la peste. Compliqué d’être béat dans ce contexte.