Il n’est pas toujours facile d’affirmer sa foi. Pour y réfléchir, les Eglises protestantes de Suisse proposent un parcours intérieur à travers quarante thèmes tirés de la Réforme.
Si ses thèses formulées en 1517 ne peuvent être reprises telles quelles dans la société d’aujourd’hui, le message de Martin Luther est plus que jamais d’actualité. Basé sur la valeur de la personne et de son jugement face aux institutions, la liberté de conscience, le sens de l’épargne, il met l’indépendance au premier plan. «C’est bien sûr très positif, mais quelles sont nos références textuelles? Il faut y revenir pour y trouver notre inspiration ou pour les critiquer, sinon le débat devient stérile», affirme Simon Weber, responsable du secteur recherche et développement de l’Eglise évangélique réformée vaudoise.
Un positionnement parfois difficile
Pour aider les réformés dans cette démarche, l’Assemblée des délégués de la Fédération des Eglises protestantes de Suisse a repris en octobre une idée lancée par l’Eglise protestante unie de France: faire réfléchir les croyants autour de 40 thèmes, un par semaine. «A quoi faut-il résister aujourd’hui, au nom de l’Evangile?», «qu’est-ce que c’est, être un patron protestant?», «libre oui, mais comment?»: la brochure «Réformé, et alors?» invite ainsi à la réflexion. «Lorsque l’on demande à un catholique comment il définit son identité religieuse, la réponse est en général assez claire. Les protestants ont plus de mal à se positionner, à formuler leurs convictions», note Simon Weber.
Les questions visent à susciter le débat, que ce soit en famille, entre amis ou à l’Eglise. On y retrouve des enjeux théologiques formulés de façon impertinente: «L’Esprit sain, tempête ou courant d’air?», «Les derniers seront les premiers? Sans blague!» A la fin, un espace reste libre pour la question qui manque – au lecteur de la compléter. Le 7 novembre, l’assemblée des délégués réunie à Berne discutera des résultats de cette vaste réflexion. «Ce qui importe avant tout cependant, c’est le processus en lui-même. S’interroger et mettre des mots sur sa foi, c’est essentiel», conclut Simon Weber. (aj)