Société

CC (by) Joe Shlabotnik

Les réformés seront-ils bientôt enterrés par les évangéliques ?

Joël Burri
JEUNESSE
Cultes animés et importante vie communautaire, les Eglises évangéliques ont le vent en poupe, alors que les Eglises réformées voient leurs effectifs fondre.
@Gérard Jaton

L'œcuménisme, des racines nommées Réforme

Nicolas Bringolf
HISTOIRE
Mouvement interconfessionnel, l’œcuménisme s’inscrit dans la ligne spirituelle qui animait les pionniers de la Réforme. Explication.
@Monkey Business Images / Shutterstock

La spiritualité protestante incite à la rencontre de l'autre

Gilles Bourquin
ACTUEL
En valorisant une spiritualité de la relation, les protestants s’écartent de la spiritualité moderne qui devient une technique de bien-être individuel.

Brèves

Austérité, vous avez dit austérité ?

Nicolas Bringolf et Pierre_Henri Mohlingen
Austère. L’adjectif suit comme son ombre l’ensemble des protestants. Il s’apparente même à un jugement. Mythe, réalité, qu’en est-il réellement?
Le cliché a beau être surfait, l’austérité protestante n’est pas un mythe. Mais ce constat doit être nuancé. Les protestants ont toujours eu la faculté de se réjouir, de faire la fête. Leurs manifestations restent cependant contenues, confrontés qu’ils sont à l’exigence de droiture et de rigueur morale. Le fait que Luther et Calvin aient vécu des temps difficiles explique cette réalité. L’austérité est plus en lien avec Calvin, qui a toujours été d’une santé fragile. Ce paramètre a sûrement interféré sur sa façon de vivre les choses et marqué sa pensée religieuse. Luther, lui, était un bon vivant qui narrait plein d’histoires (cf. son ouvrage «Propos de table»). Dès lors, même si la découverte de l’Evangile s’avère pour eux source de libération, de joie et de bonheur, elle survient dans des périodes où priment l’hostilité de leurs contemporains et la peste. Compliqué d’être béat dans ce contexte.

Politiciens et pasteurs ne défendent pas tout à fait le même christianisme

Joël Burri
DEMOCRATIE
«L’UDC se reconnaît dans le fondement occidental et chrétien de notre Etat», peut-on lire dans le programme du parti. Paradoxalement, si le premier parti de Suisse est celui qui met le plus en avant la défense des valeurs chrétiennes, c’est aussi celui qui est le plus contesté par les prises de positions des Eglises, en particulier en ce qui concerne l’accueil des migrants. Ce à quoi le programme du parti rétorque:«L’UDC rejette les prises de position unilatérales et gauchisantes des fonctionnaires ecclésiastiques.» Eglises et politiciens ne défendraient-ils pas le même christianisme? «La religion civile de l’aumônier militaire, équilibre entre catholiques et protestants se délite. La religion ne joue plus son rôle de plus petit dénominateur commun entre les citoyens et on se retrouve dans une société avec beaucoup de droits individuels et peut de valeurs collectives», analyse le sociologue des religions Philippe Gonzalez. Ainsi l’identité religieuse redevient un débat politique. «En 2002, l’UDF Christian Waber a déposé une interpellation pour savoir si le préambule de la Constitution fédérale “Au nom de Dieu Tout-Puissant” est aussi valable pour les musulmans. Le Conseil fédéral répond que cette mention “a pour but de rappeler qu’il existe une puissance supérieure, au-dessus de l’Etat et de l’être humain. Mais cette puissance ne doit pas nécessairement être comprise dans une perspective chrétienne”», rappelle Philippe Gonzalez. La population n'a plus d'engagement croyant mais se reconnaît dans l'identité chrétienne culturelle et exclusiviste défendue par l'UDF et l'UDC.